Appel à contribution
La revue pluridisciplinaire Pratiques de la communication pour son 5e numéro a pour thème “Enseignement de la communication à des non-spécialistes et recherche en lettres, arts, sciences humaines et sociales. Quels liens ? Quels freins ?”. La date-limite de dépôt des propositions d’article est repoussée au 1er mars 2023.
Quatre pistes pour ces articles – plus d’informations dans l’appel à contribution :
- Si les enseignant·e·s puisent volontiers dans la recherche pour nourrir leur boîte à outils conceptuels, dans quelle mesure utilisent-ils/elles leurs propres recherches, lorsqu’ils/elles en produisent ? Comment, en tant que spécialiste, mobiliser une recherche hyper-spécialisée dans une, voire plusieurs disciplines académiques, pour cet enseignement à des non-spécialistes ? Comment par exemple articuler une recherche en littérature et arts à un enseignement de Communication ? Comment mobiliser ses objets de recherche, ses méthodes, à des attendus d’un cours de BUT ? Quels liens peuvent être établis ? Quels sont les freins à ce transfert ?
- Par ailleurs, la visée du cours de Communication est également d’opérer une « distanciation critique vis-à-vis des pratiques socio-économiques, managériales et des dispositifs communicationnels en cours dans les organisations » (AECIUT, s. d.). Dans quelle mesure le lien avec la recherche peut-il constituer une voie de contournement voire une résistance au formatage des compétences communicationnelles dans le monde socio-économique ? Quels aspects de la recherche en LASHS peuvent concourir à la formation à l’esprit critique, par exemple à la maîtrise critique des différents genres discursifs ?
- En outre, comment la recherche en LASHS peut-elle conduire à faire du cours de Communication un espace d’innovations, non seulement dans le sens d’un croisement des approches, mais aussi dans celui d’un refus de la normalisation (Foucault, 1975) et de la mise en œuvre d’une « intelligence collective de l’émancipation » (Rancière, 2008, p. 55) ? Les LASHS pourraient ainsi jouer un rôle de transformation sociale : en effet, le développement de l’esprit critique des étudiant∙e∙s « stimule leur exigence éthique » et « de fait leur capacité à s’opposer aux injustices », ce qui, à terme, « permet de déceler des impensés organisationnels qui freinent la pratique d’un management égalitaire et équitable et entravent le bon fonctionnement (et donc la performance) de l’entreprise » (Bruna et al., 2017).
- Plus largement, comment la recherche en LASHS permet-elle de penser autrement les notions qui sous-tendent cet enseignement : « communication », « culture », « humanités », « rhétorique », « média » etc. ? Et comment le terreau didactique indisciplinaire du cours de Communication peut-il, en retour, influencer des questionnements ou des orientations de recherche ? De telles réflexions inviteraient alors également à repenser les champs académiques dans cette perspective d’ouverture : le cours de Communication peut-il permettre de penser sa discipline de recherche autrement que dans le cadre des travaux de son laboratoire, et à faire un pas de côté sur ses pratiques de chercheur·euse ?